Le 31 ème sommet de l’Union africaine prévu du 25/06/2018 au 02/07/2018 à Nouakchott a été placé sous la thématique: " 2018 année de Remporter la lutte contre la corruption, une voie durable vers la transformation de L’Afrique. "
Il faut noter que la pertinence du thème consacré par les chefs d’Etat et de gouvernement au sommet de Nouakchott revêt d’une grande importance. Il s'agit de la lutte contre la corruption en vue d’éradiquer ce phénomène dans le continent.
Ce fléau qui sévit de manière endémique est devenu comme une norme dans plusieurs pays. La presque totalité des secteurs publics et privés sont affectés, du plus petit vendeur, passant par les agents publics et privés, aux élus.
La corruption est liée à plusieurs facteurs, parmi lesquels, on peut citer :
L’absence d’une bonne gouvernance ;
La faiblesse des institutions ;
L’absence d'instruments juridiques adéquats ;
Le recul du niveau de vie des fonctionnaires et agents du secteur privé ;
L’inefficacité des mécanismes de contrôle, de régulation et d’exécution.
La corruption demeure sans aucun doute le plus redoutable défi qui se pose à la bonne gouvernance, à la croissance économique durable à la paix, à la stabilité et au développement du continent.
Le fait d’aborder le problème de la corruption de manière commune est à saluer avec véhémence, car cela constitue une priorité pour le de développement pour l’Afrique. Nul n’a aujourd'hui le moindre doute, que la corruption a des conséquences négatives sur nos efforts de développement. Elle détruit l’intégrité morale et l’éthique de la société.
Face à ce défi majeur, les pouvoirs publics ont manifesté leur ferme volonté de tout mettre en oeuvre pour l’éradication ou la réduction significative de ce phénomène sous la haute bienveillance d'un leadership politique, résolu à endiguer ce mal.
Il faut d’ailleurs rappeler que le président de la République fut constamment engagé dans la lutte contre la corruption dès son accession au pouvoir. C’est sur cette lancée que le gouvernement a placé la lutte contre la corruption au coeur de son action.. Il a estimé que toute lutte efficace voire effective contre la corruption exige une approche globale, innovante et stratégique. D'ou la nécessité de mettre en place une stratégie de lutte contre la corruption qui se focalise sur plusieurs axes majeurs :
La mise en oeuvre des programmes d’appui à la bonne gouvernance et d’institutions de régularisation et de contrôle ;
Le rôle croissant de la société civile ;
L'adhésion aux conventions internationales contre la corruption des Nations Unies et de l'Union Africaine en 2003;
L’adoption d’une loi nationale de lutte contre la corruption Loi n 014-2016 du15/04/2016 ;
L’institution des juridictions spécialisées avec la constitution d’une police judiciaire des crimes économiques, des pôles parquet et instruction pour enquêter, poursuivre, instruire et juger les affaires de corruption et autres infractions assimilées ;
L’adoption des mesures de prévention par l’information et la sensibilisation des citoyens sur les méfaits de la corruption et ses coûts et impacts destructeurs de l'économie nationale ;
La mise en place d’un observatoire indépendant de la corruption et enfin La création d’un comité de suivi et de la stratégie.
En effet, cette stratégie de lutte contre la corruption répond à l’élaboration du programme régional pour l’Afrique en matière de lutte contre la corruption dont l’objectif est de renforcer la lutte contre la corruption sur le continent et garantir l’existence d’un continent exempt de corruption mieux gouverné et prospère sur le plan économique. Il s'agissait de ratifier les conventions des Nations Unies contre la corruption de 2003 et celle de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption de la même année. Ces instruments juridiques internationaux constituent le cadre juridique, stratégique et politique de l'élaboration de ce programme.
La lutte contre la corruption exige une volonté ferme et une vision clairement définie par les États.
" La corruption est l’un des plus grands maux de notre temps. " Muhammad BUHARI,
Président du Nigeria.
Par:le Juge Sadbouh Salekh / Président du Tribunal du travail